Ding, deing, tintent, ding, deing, les glaçons dans les verres,
embaumant l’air du parfum de l’anis,
exhaussant la fraîcheur du dallage de pierre
de la terrasse au Nord, cette oasis,
quand lumière et chaleur broient tout à satiété.
Ksss, ksss, ksss, psalmodie l’insouciante cigale
cramponnée à l’écorce du grand pin.
On se laisse glisser en torpeur postprandiale,
abandonnant crayons et calepins,
goûtant l’exquise sieste et le temps arrêté.
Pchh, ffrrhh, la mer s’est animée de vaguelettes.
Le soleil tombe, enflamme l’horizon,
rosit une grand voile, habit de goélette.
Voici l’heure bénie de la saison.
Eau et soleil, les deux éléments à fêter.
Bzim, bzoum, bzim, bzum, vrombissent les ailés insectes.
Filant encore à travers bois et champs,
pollinisant les ultimes fleurs, ils inspectent
les graines et les fruits et leurs plains-chants
résonnent pour la gloire à ce mature été.
Brroum, brabam, brroum, au ciel envahi de nuages
craque la foudre, annonçant trombes d’eau
et vents tourbillonnants. Bien après leur passage,
dans la douceur, émergent les badauds.
De chaleur en fraîcheur, voici l’extrême été.