01/01/2005

Après une année lunatique aux treize lunes,
  sans risque souhaitons-nous
    une lumineuse année
de trois cent soixante cinq levers de soleil.

02/01/2005
(Serge)

2005 année punk ?
2005 sur le zinc ?
Pas beaucoup de rimes :
Cette année-là va-t-elle rimer
À quelque chose ?

03/01/2005

Des gus tâteurs, tant tâteurs
qu’à l’heur tant attendu,
quand tâte la tatin,
on dit qu’ t’as tort.

04/01/2005

Dis à ta chérie
« J’aime câliner tes doux seins. »
mais ne lui dis pas
« Ah ! Je fonds devant ton sein doux. »

05/01/2005

Pas de faux tons dans la photo
   et pourtant,
pas de photo sans photons.

06/01/2005

Sans vie, pas d’envie.
Pas de vie sans envie.
En vie, j’ai envie.

07/01/2005

Vous m’écoutez mais parlez-m’en.

08/01/2005

Cherche l’atelier qui t’apprendra à te lier.

09/01/2005

La vie mode d’emploi (G. Pérec)
Vois le mot lent pas dit.
Ma pile voit dedans l’eau.
De la voie d’eau m’emplit.
L’a mis vos poils dedans.

10/01/2005

Le temps d’être
Le temps de l’être
Le temps d’heureux n’être
Le temps de n’être qu’être
Le temps de naître à l’être

11/01/2005

Que faire pour être ?
Voir la réponse du 21/10/2003

12/01/2005

Nous nous liâmes comme des lianes,
nous exfoliâmes de la badiane,
nous suppliâmes d’être moins âne,
nous résiliâmes tout piane-piane,
nous oubliâmes dans l’immédiane.

13/01/2005

Pour deviner une charade,
ne pas jouer à saute-mon-tout.

14/01/2005

Pourquoi l’ovin va mal ?
Car l’eau est en carafe
et le vin en fiasque. Oh !

15/01/2005

Le téléphone mobile serait-il l’instrument
du bonheur puisqu’il est capable de combler
immédiatement le manque de l’autre.

16/01/2005

Un plat contient toujours des parties que je préfère et quelques autres que j’aime moins, voire pas du tout.
Pour le déguster, je commence par ces dernières et fais durer celles que j’aime le plus longtemps possible.
Pourquoi ne pas agir ainsi en amour ?

17/01/2005

Méli mélo
Mets l’y, mets l’eau
mais l’homélie
mêle immolé,
mollit les mets
mais l’île omet.
Les lots mimés,
l’aimée Milo
limait les mots,
mit les mélos...
dits

18/01/2005

Certaines donnent envie
de prendre l’arrière-train
pour des transports en commun.

19/01/2005

Dé-finir ou commencer...
On n’a jamais fini de dé-finir.

20/01/2005

Comment trouver le mot du jour
en vivant dans le lendemain ?

21/01/2005

Muche ton nez avant de le moucher.

22/01/2005

Il n’a forme l’amorphe.

23/01/2005

Met ta forme, ose,
fais ta
métamorphose.

24/01/2005

Ne te pose jamais la première question
car alors les suivantes arriveront sans fin.
Si tu me lis, il est déjà trop tard pour toi.

25/01/2005

Les hommes dirigent les entreprises de BTP mais
ce sont les femmes qui construisent les passerelles.

26/01/2005

Le présent, c’est maintenant, maintenant,
maintenant, maintenant, maintenant...

27/01/2005

Pas d’altercation autour de l’alter action.

28/01/2005

Je ne serai pas TOUT pour toi.

29/01/2005

Quand la question me fait ch...,
je vais m’asseoir là où il faut
dans la position du penseur
et alors généralement,
la réponse se manifeste
avec un grand soulagement.

30/01/2005

À propos de penseur, avez-vous éprouvé
de celui de Rodin l’esthétique posture ?
Vous pourrez mesurer son énorme inconfort.

31/01/2005

La mitière n’est pas le tanière des mites,
ni l’usine à mitier,
mais concourt au sel de la vie.

01/02/2005

Pour commencer à vivre,
en finir avec tout ce que j’attends de l’autre,
définir tout ce que je veux et que je peux.

02/02/2005

Le paradoxe qu’est-ce ?
Le parapluie et le parachute, je croyais savoir.
Or le prozak fait parachute,
le couvreur fait dans le parapluie
et le plombier dans le parafuite.

03/02/2005

Le paradoxe qu’est-ce ? (suite)
Des paras, on en connaît, des qui sautent, des qui chutent, des qui pluient, des qui foudroient, des qui grêlent. J’en sais un commerçant car le para vend aussi. Mais plus de vents avec le parapet, ni de coups de ton air avec le paratonnerre.

04/02/2005

Le paradoxe qu’est-ce ? (suite)
Celui qui évite les coups de foudre serait donc un paramour. Mais dans l’apparemment, se cache le danger. Or, ignorer le danger ne permet pas de l’éviter. Mais je m’égare.

05/02/2005

Le paradoxe qu’est-ce ? (suite et fin)
En Occitanie et même ailleurs, le paradoxe
protège des ocs, des oïs, des ouis et des ouïs,
des vérités, des entendus et des sous-entendus.
Serait-ce lui, le para-dit ?

06/02/2005

Haïku de l’espèce
On sonde Titan,
on a marché sur la Lune.
Et le trou d’ozone ?

07/02/2005

Si quelqu’un te souhaite à ses côtés,
demande-lui comment te situer
simultanément à gauche et à droite.
Faudra-t-il que tu te découpes en deux ?

08/02/2005

Révélation
Le Gestalt n’est pas le geste Halte
mais un mouvement qui avance.

09/02/2005

Le passé s’achève à l’instant,
l’avenir survient dans l’instant.
Sans début ni fin, éternel est le présent.

10/02/2005

Chaque jour, plein de correspondants totalement inconnus m’expédient des courriels avec des pièces jointes mais pas des pièces jaunes. On pense à moi partout... Merci bien les virus !

11/02/2005

Quand il est bien luné,
le soleil brille le jour
et quand la nuit arrive,
il fera briller la lune.

12/02/2005

Le débat nous éloigne des bas,
nous approche des hauts et des Oh.

13/02/2005

Des bonheurs, je dis « Pas assez »
et surtout pas « Assez ».

14/02/2005

S’enlacer mais sans lasser ni s’en lasser.

15/02/2005

Comme en lent, tendez-vous ?
Comment l’an tant dévoue ?
Comme en l’antan des vous.

16/02/2005

J’ai un geai pas gai qui d’un jet passe à guet.

17/02/2005

J’aime la poésie, la musique et la danse
des siècles médiévaux. Je suis moyenâgeux.
Les mots, notes et pas offrent l’extravagance
d’arcs-en-ciel estivaux. Je suis “Moi y en a jeu”.

18/02/2005

Ne pas confondre
“L’esprit de l’escalier”
   avec
“L’épris de lait caillé”

19/02/2005

L’Autre m’en dit long sur moi,
l’Autre t’en dit tant sur toi.
Autrement dit, qu’il se donne,
qu’il s’échange ou qu’il se vende,
ou bien que ce mot s’achète,
de toi vers moi, il courra
de ta bouche à mon oreille,
et de là jusqu’à mon cœur.

20/02/2005

Sentence, pénitence, potence.
Conscience, innocence, clémence.

21/02/2005

Si je ne me trouve bien nulle part,
comment me sentirais-je mieux ailleurs ?

22/02/2005

Hommage au mot
Le mot, voyageur au long cours
qui nous transporte l’un vers l’autre.

23/02/2005

Tel est pris qui s’est épris
puis déprisé, fut déprimé.

24/02/2005

Quitte la vie aventureuse
qui te va sans la vie heureuse.

25/02/2005

L’urgent vient avec l’argent.

26/02/2005

Responsable tu l’es si tu es libre.

27/02/2005

Que reste-t-il de liberté
et de responsabilité,
si “C’était écrit dans le ciel” ?

28/02/2005

Ce qui m’émeut me meut.

01/03/2005

Silence lancinant s’enlise en lisant.

02/03/2005

On aimerait qu’amour
dure toujours
mais seulement la mort
nous fait ce sort.

03/03/2005
(sur un air
connu
de Bécaud)
Mé qué, mé qué, hé, mais qu’est-ce qu’aimer ?
Une question de cœur toujours.
Mé qué, mé qué, fin du questionner,
lorsque tu aimeras un jour.

04/03/2005

Là, chez moi, lâche émoi, lâchez-moi.

05/03/2005

Des tas chez vous, détachez-vous.

06/03/2005

Croisements
Les gens, les doigts, le fer
et les routes se croisent
et ainsi font les mots.
Il en reste des traces,
des empreintes à l’âme,
des blessures parfois,
de belles cicatrices,
souvenirs d’émotions.
Posé sur un dessin,
image ou bien musique,
le mot les accompagne,
commente et les éclaire.
Sur une page blanche,
il fait vivre une idée,
fleurir une pensée.
À la croisée des mots,
nous nous retrouverons.

07/03/2005

Atout cœur
À tout jour
À tous cœurs
À toujours

08/03/2005

Rencontrer rend tronqué ?

09/03/2005

En chemin de faire,
je cherche la station “Être”.
Mais l’être ni est,
ni stationne, erre et ainsi vit.

10/03/2005

Mon Très-Moi, mes réponses s’y trouvent
si j’y cherche avec lui, mon Très-Haut.

11/03/2005

Entre hérite tâches et ôte taches,
l’héritage me tient en otage.

12/03/2005

Dépensons notre énergie
contre les dépenses d’énergie.

13/03/2005

Au début, le débit fit des bonds puis débats sur des bancs par des beaux, pas des bœufs mais des bains et des boues.

14/03/2005

Quand sous mes pas, la vie ouvre une chausse-trappe,
à condition d’ouvrir les yeux, je m’en échappe
sinon j’y tombe et rebondis et après zappe.

15/03/2005

Ô, chantez m’en,
mots en chantier
et m’enchantez.

16/03/2005

Je me sens bien nulle part,
et j’aimerais être ailleurs.
Je me sens nul par ailleurs.

17/03/2005

Dégoût des coups, l’heur ne discute pas.

18/03/2005

L’écriture avance mais les cris durs restent.

19/03/2005

Le ciel devient nuageux
en passant du “Nous” à “Je”.

20/03/2005

En pyjama Dior,
je biche et m’adore.

21/03/2005

Pas de faire-part pour la mort d’un amour.

22/03/2005

À vie saine, vie zen.

23/03/2005

Sous les toits,
sentez-vous
cet émoi
disetteux ?
Cet émoi,
c’était toi,
se dénoue,
va miteux.

24/03/2005

Tendre la main
à un gamin
homme demain
faisant chemin
sur l’inhumain
droit vers l’humain

25/03/2005

Malade de l’amour, il aime et s’tait.

26/03/2005

 H  Centre hospitalier pour les malades
 H  Centre inhospitalier pour le personnel

27/03/2005

La fable du Photon fautant
C’était avant le numérique.
Fautons se dit Maître Photon
flashant pour Dame Pellicule.
Photon se volatilisant
plaquera Pellicule en cloque
d’un poster hérité latent !
Après son développement,
Photo s’est révélée piquée.
Et négative ou positive,
elle reste toujours fixée
à sa maman la Pellicule.

28/03/2005

Déverse tendrement de l’amour en ce puits,
en sortira un jour une vie toute nue.

29/03/2005

Avoir tant apprécié ma bouche contre toi
et avoir maintenant une dent contre toi !

30/03/2005

Quelle compagne accaparante,
exclusive et envahissante,
la solitude qui me hante.

31/03/2005

L’art n’a que sa vérité pour me toucher.

01/04/2005

Le foot c’est pas l’pied... ni la tête non plus !

02/04/2005

L’esprit croît dans le détachement du matériel
jusqu’à la mort, ultime détachement.

03/04/2005

Faut-il passer à trépas
pour rejoindre le Très-Haut ?

04/04/2005

Après les coupes sombres
qu’ai bues jusqu’à la lie
et quelques coupes claires,
aujourd’hui éclaire hier.

05/04/2005

Cherche, cherche encore et cherche toujours
et tu trouveras sûrement un jour
de l’inespéré, de l’inattendu.
Ainsi vient l’amour qui n’est pas un dû.

06/04/2005

Les crèmes anti-âge...
Ah ! Quel enfantillage !

07/04/2005

Que de bruit autour de la mort d’un personnage
et pas un seul mot le grand jour de sa naissance !

08/04/2005

C’est apprendre ou abaisser.

09/04/2005

Entrer en conflit pour en sortir.

10/04/2005

S’annonce la saison des portes ouvertes,
alors ouvrons grand celles de notre cœur.

11/04/2005

Suis-je fait pour elle ?
Elle est fée pour moi.

12/04/2005

Couple idéal
Elle parle pour ne rien dire.
Il fait semblant de l’écouter.

13/04/2005

À la carte
Manger bon, peu et longtemps
ou aller au fast-food.

14/04/2005

M’éloigner assez de moi
pour me retrouver en moi.

15/04/2005

Ton dû n’est pas en reste,
ne reste pas tondu.

16/04/2005
Suite du
16/01/2005

Que les préliminaires
soient éliminatoires !
D’emblée chacun expose
ce qu’il connaît de lui
qui pourrait heurter l’autre.
Que chacun dise en quoi
ce qu’il entend de l’autre
le trouble ou le remue.
Et si les partenaires
classent ces différences
au rang du surmontable,
tout le temps qu’il leur reste,
ils le feront durer,
appréciant peu à peu
les merveilleux aspects
que chacun d’eux recèle.

17/04/2005

Après ingérée, l’injonction,
il reste à la gérer
et puis la digérer
pour en faire une déjection.

18/04/2005

Viens à l’Association des Mots Pas Tus
afin que les mots ne restent pointus
et qu’ils prennent plus de sens qu’un fétu
car ce qui ne fait vivre ici-bas tue.

19/04/2005

Amoureux aux débuts, sirupeux,
et après bien souvent si rugueux
que j’achève à grand coup de rupture
cet amour soumis à la torture.
Me voici, le grand amourrupteur,
pourfend heur, grand casse heur, abrupte heur.

20/04/2005

L’auto-stop lui avait appris à se dresser. L’usage du téléphone mobile lui donne agilité et précision, et même du gauche. Qui est-ce ?

21/04/2005

Au cinéma, je sais que quel que soit le film,
un mot mettra un terme à cet instant de vie.
Comment dans la vraie vie, faire pour mettre fin
à cette illimitée “Sale ère de la peur”
et faire en sorte que dure “La vie est belle” ?

22/04/2005

Mon Dieu, délivrez-moi de moi,
que je m’envole attiré d’elle.

23/04/2005

Ce qui m’approche de moi 
me rapprochera de toi.

24/04/2005

Haïku acide
Assez d’ascétique,
l’Amour, j’y crois, dissoudra
mes craintes et peurs.

25/04/2005

L’impossible d’aujourd’hui
est de demain le possible.

26/04/2005

Qui sait contraindre s’est contraint.

27/04/2005

En voie d’achèvement,
à la fin des travaux,
je m’achève.

28/04/2005

Le présent est un trottoir roulant et personnel
sur lequel chacun voyage sans bouger
de son passé vers son avenir.

29/04/2005

Pour éviter de partir en criant
“Ma liberté ! Chéri(e) !”,
dans le duo gardons précieusement
sa liberté chérie.

30/04/2005

Après avoir eu si souvent
peur que tu m’abandonnes,
l’envie me vient qu’entre tes bras,
enfin je m’abandonne.